Les séances d'Alice : Que Dios Nos Perdone

mercredi, août 16, 2017



Que Dios Nos Perdone

Madrid, été 2011. La ville, plongée en pleine crise économique, est confrontée à l’émergence du mouvement des « indignés » et à la visite imminente du Pape Benoît XVI.
C’est dans ce contexte hyper-tendu que l'improbable binôme que forment Alfaro et Velarde se retrouve en charge de l'enquête sur un serial-killer d’un genre bien particulier. Les deux inspecteurs, sous pression, sont de surcroît contraints d’agir dans la plus grande discrétion…

Dernier film du réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen, récompensé à Beaune (prix Sang Neuf) et à San Sebastian (prix du Scénario), Que Dios Nos Perdone est un polar ultra sombre dans la mouvance des néo-film noirs espagnols (La Isla mínima d’Alberto Rodriguez et La Colère d’un homme patient de Raul Arévalo).

Que Dios Nos Perdone met en scène deux inspecteurs hors norme à la recherche d’un serial killer pendant les JMJ dans la capitale espagnole en 2011.
Alfaro, le premier inspecteur, est une grande gueule, incapable de résister à une provocation. Une inaptitude au self-contrôle qui plombe sa carrière et son couple. Son partenaire, Velarde, semble plus posé. Il n’en est pas moins obsessionnel, particulièrement sur les scènes de crime. Bègue, chaque phrase est un col à franchir, alors il en dit le moins possible.
Ils sont les seuls à prendre au sérieux ces meurtres, ils rament, échouent, tandis que le psychopathe multiplie les crimes…

La qualité première de Que Dio Nos Perdone c’est le développement des personnages, de ces deux flics très différents mais tellement similaires dans leurs failles. Alberto Rodriguez prend le temps entre deux meurtres sordides de montrer leur humanité, qu’ils ne sont pas meilleurs que les autres, qu’ils doivent lutter contre leurs démons. Un peu, comme le ferait le meurtrier.

Que Dio Nos Perdone brille également par sa mise en scène. Dans une ambiance caniculaire, « sale » et oppressante, le réalisateur nous entraîne au cœur de l’action caméra à l’épaule, suivre les protagonistes. Il laisse également la caméra se poser proposant des plans stylisés, toujours noirs et sombres.

Que Dio Nos Perdone ne renouvelle pas le genre du thriller pour l’originalité de son histoire, mais pour la complexité et la beauté de ses personnages. Et rien que pour ça, il mérite son visionnage. Âmes sensibles s’abstenir, Que Dio Nos Perdone est parfois très violent.


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Que Dios Nos Perdone
Film de Rodrigo Sorogoyen
Avec  Antonio de la Torre, Roberto Álamo, Javier Pereira
Genre : Policier, Thriller
Durée : 2h06



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